05 janvier 2006

3. QUELQUE PART DANS LA VILLE

W.R. – Dans cette avenue, tu vois, j’ai l’impression que les gens, autour de nous, se doutent de quelque chose. Ils m’évitent et me fuient.
M.H. – Ces gens te donnent-ils l’impression de ne pas savoir ce qu’ils veulent ? En un mot, les juges-tu changeants ?
W.R. – Oui, tout à fait ! Et leurs changements sont, non seulement innombrables, mais également inaccessibles.
M.H. – Oui , oui, je vois. Ces gens sont-ils beaux ?
W.R. – Pas spécialement, mais l’on peut supposer que leur beauté est intériorisée.
M.H. – Penses-tu qu’ils courent après des illusions ?
W.R. – Dans le sens où, d’après ce qu’il m’est possible de voir, ils utilisent des moyens inadaptés pour parvenir à leur but, je suppose qu’ils poursuivent des illusions.
M.H. – Bon, tu dis que, d’une part, nous avons des réalités qui sont fuyantes et toujours changeantes; d’autre part, tu les présentes comme inaccessibles et en même temps, comme des beautés intériorisées innombrables…De plus, tu me dis les appréhender comme des illusions… A mon avis, tu ne devrais pas t’inquiéter. Ce sont là toutes les caractéristiques d’une œuvre infinitésimale que tu es, tout simplement, en train de réaliser.
W.R. – Ah bon, tu me rassures.