13 janvier 2006

8. IRRECUPERABLES, NATURELLEMENT !

M.H. – Je viens de recevoir, à l’instant, des Editions Baudoin Jannink, l’ouvrage d’Isou intitulé « Les Lettristes sont irrécupérables jusqu’à la société de l’éternité concrète, paradisiaque ». Un texte exemplaire qui nous est offert, là, dans une publication particulièrement soignée. 
W.R. – J’ai conservé un bon souvenir de ce texte. J’en avais lu la première version, ronéotypée alors, qui était sortie à un moment où les choses n’allaient pas de soi. 
M.H. – Notre grand camarade super-bénéfique démontre là que, contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la société qui récupère les créateurs, mais bien les créateurs qui récupèrent les sociétés, celles-ci finissant toujours par rejoindre le niveau des créateurs auxquels elles s’ajustent. 
W.R. – J’entends bien ce que tu me dis, mais, de plus, dans cette édition est insérée une œuvre originale d’inter-participation qui demande aux lecteurs de disperser dans le cosmos la photo déchirée de l’auteur et de signer ce geste à sa place.
W.R. – C’est énorme ! C’est le sommet absolu de l’art et, même, la coalescence matérialisée du formalisme et du cosmos. En dehors de cela, tout ce que l’on peut à peine oser dire, c’est que c’est une œuvre de l’immensité. 
M.H. – C’est comme une stridence ! Mais les Lettristes, s’ils sont irrécupérables, il faut aussi qu’ils soient irréprochables.
W.R. – Bien sûr, il faut qu’ils soient, comme aurait pu le dire James Joyce, irrécuprochables !




























Jérôme Bosch, Le Jardin des délices (1510) Partie centrale du tryptique. Madrid, Museo del Prado