05 février 2006

24. ROMANZO DI UNA LETTRISTA : QUAND ACC FAIT SON ROMAN

W.R. – Le vernissage de ACC à la Galleria delle donne était très animé. Quelle soirée ! J’ai rarement vu un tel rassemblement de gens aussi progressistes. J’ai parlé longuement avec Mirella Bandini qui a écrit « Pour une histoire du lettrisme ». Elle m’a présenté Gérard Bermond, un historien que l’on ne voit que très rarement. 
M.H. — Je n’ai pas aperçu Sandro Ricaldone ! J’avais des questions à lui poser.
W.R. – Les visiteurs étaient trop nombreux, peut-être était-il là. Moi-même, je pensais revoir Achille Bonito Oliva que j’avais rencontré en 1993 à la Biennale de Venise où il avait donné une certaine place au groupe de l’avant-garde.
M.H. – Il m’a semblé apercevoir Roberto Peccolo, mais je n’en suis pas sûre. 
W.R. — Le débat entre Edda Melon et ACC était des plus passionnants. A chaque question les réponses de l’artiste ont fait mouche. C’est, à n’en pas douter, une femme qui a le sens.
M.H. – Je l’ai interrogée au sujet de notre Mission, elle m’a répondu qu’il fallait attendre.
W.R. — C’était très bien, chacun a dit un mot
M.H. – Oui, chacun a dit un mot; ça, c’est le plus important.
W.R. – « Romanzo di una lettrista », c’est un drôle de titre pour une exposition de peinture.
M.H — Ca renvoie à un discours autobiographique ! Des bouts de vie assemblés, quoi ! Et, ici, cet intime, il se supporte d’être dit par les moyens des super-signes qui sont tout autant à la prose qu’à la plastique. C’est la vie dans l’art, en quelque sorte, la vie comme simple sujet. 
W.R. — Par contre, au cours du vernissage et ailleurs, j’ai remarqué que l’on parlait souvent de « l’art dans la vie ».
M.H. – On en parle beaucoup, et pas qu’ici . 
W.R. — L’art dans la vie, sans doute, mais, pas plus ou autant que la Philosophie, les Sciences, la Théologie, les Techniques, dans la vie.
W.R. – En fait, la vie se résume à ce que l’on sait de ça !
M.H. – En voyant tous ces gens, ce soir j’ai pensé à Freud qui disait que « l’artiste donne forme belle au désir interdit, pour que chacun, en lui achetant son petit produit d’art, récompense et sanctionne son audace. »
W.R. – Alors, les gens de ce soir sont très audacieux ; mais, par ailleurs, tu sais bien que Freud ne s’intéressait qu’à la vie sans le savoir... 
M.H. – Bon, ACC, c’est assez ! et, sur cette allitération, nous allons rejoindre notre Hôtel.
W.R. – A ce niveau de perfection, c’est plus que de l’allitération, c’est de la musication ! 















Un bref instant du vernissage de l'exposition d'Anne-Catherine Caron à la Galleria delle donne de Turin. (Photo Anna Battaglia).